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29 avril 2009

Les grouillots de Rupert et Mulot

Les grouillots sont une invention collatérale, fortuite de la profession d’architecte. Formé étymologiquement sur le verbes se grouiller (se dépêcher), ce terme a d’abord signifié un « apprenti faisant les courses » avant de désigner les silhouettes placées dans les documents graphiques des architectes.

Souvent utilisés en coupe ou élévation, les grouillots réintroduisent l’échelle humaine dans des espaces architecturaux projetés. Figures neutres, ces personnages animent pourtant les dessins architecturaux, en mimant ou simulant des pratiques au sein des édifices. Parfois anecdotiques ou insignifiants, les grouillots ont tout de même un fort potentiel narratif.


Dans un autre champ, les auteurs de bande dessinée Rupert & Mulot utilisent eux aussi des grouillots. Figures neutres, communes, caractérisées mais pourtant si semblables, les personnages de leurs livres sont de simples pantins, des individualités plates et désincarnés. A travers ces silhouettes, c’est la banalité et l’indifférence qui deviennent le motif principal de leur travail.

A voir :
http://www.succursale.org
http://www.bdangouleme.com/maison_close/maison-close,hall.html

5 avril 2009

Portraits croisés

L’apparence des architectes, leurs corps, leurs visages ne devraient pas faire l’objet d’une attention plus soutenue que celle consacrée à leur travail. Pourtant, on évoque rarement Jean Nouvel sans parler de sa carrure de rugbyman de son crâne poli ou de son affection des cigares et de la bonne chère. Si la personnalité d’un architecte peut transparaître dans une description physionomique, corporelle de son être, interrogeons nous alors sur deux duos improvisés :


Il s’agit en premier lieu d’un duo américain formé de Steve Jobs, fondateur d’Appel et de Thom Mayne, architecte de l’agence Morphosis. Et dans un second lieu de Jean Louis Borloo, Ministre du développement durable, anciennement chargé de la politique de la ville, et de Christian de Portzamparc, architecte, Pritzker Prize 1994. Si la ressemblance de ces visages est frappante, il est plus étrange de trouver des traits comparables dans le parcours et les attitudes professionnelles des ces personnes issus de la même génération.


Ainsi le travail de Morphosis peut s’apparenter au programme de Steve Jobs pour Apple : allier une technologie de pointe à un design précis et recherché ; tout en soignant une image de marque décontractée, toute californienne. D’autre part, on peut rapprocher les brillants parcours de Christian de Portzamparc et Jean-Louis Borloo, profitant des mutations institutionnelles et politiques de la France des années 80 et 90 : surfant des viles nouvelles aux programmes d’Etat,; des mutations urbaines de villes en difficulté aux préoccupations environnementales actuelles.

Pour conclure ce petit exercice de paranoïa critique, définie par Salvador Dali comme « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes », nous vous conseillons de considérer cet article selon l’adage : L’habit qui se ressemble s’assemble ne fait pas le moine !