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24 juin 2009

L’instant "T"

Les témoignages d’architectes sur leurs pratiques, sur le déroulement personnel et humain de leurs projets sont une chose rare. Etonnamment, un site internet regroupe quelques un de ces récits d’architectes sous une forme littéraire convenue. Aymeric Zublena raconte ainsi « Le jour où j’ai assisté à la finale de la coupe du monde dans le stade que j’ai construit », tandis que Paul Andreu nous narre « Le jour où j'ai dîné sous la Manche» ou que Michel Laclotte témoigne du « jour où nous avons inauguré la pyramide du Louvre ». Quelques années après, l’émotion éprouvée sur l’instant par les concepteurs et maitres d’ouvrage nous est rendue accessible.


Or la semaine dernière, à eu lieu l’inauguration du premier segment de la promenade haute projetée à New York : The Highline. Dessinée par l’agence de paysage de James Corner et par les architectes Diller et Scofidio, ce projet de réutilisation d’une voie ferrée aérienne peut rappeler par son programme la promenade Dausmenil conçue au début des années 1990 par Philippe Mathieux et Jacques Vergely. Mais, si le parcours linéaire parisien avait fait l’objet d’une profonde analyse de Sébastien Marot dans Le Visiteur n°2, le biais des nouvelles technologies, sites institutionnels, blogs et groupes de partage de photographies permettent une appréhension instantanée, à la fois superficielle et démultipliée de la nouvelle traversée de Manhattan. Dès lors, on peut presque s’écrier à distance : j’y étais !


A voir :
http://www.civismemoria.fr/contribution/?module=contrib&page=theme&theme=106&paging=1
http://www.thehighline.org/
http://www.flickr.com/groups/friendsofthehighline/
http://www.fieldoperations.net/
http://www.dillerscofidio.com/

12 juin 2009

What else ?

A l’instar de George Clooney et de Nespresso, le café est dans bien des agences d’architecture l’expression d’un rapport de forces, d’un compromis entre direction et employés. De l’exclusion de toute machine à café de l’espace de travail à la perfusion généralisée du personnel en passant par la machine commune alimentée par les capsules du salarié, la diversité des formes d’organisation créées autour du café est quasi infinie. Du café soluble au haut de gamme des capsules individuelles, de la consommation de la boisson devant l’écran d’ordinateur à la véritable pause accompagnée de pâtisseries, ces situations multiples sont des indicateurs surprenants de l’esprit, du gout de l’agence. Le café est donc un domaine sous-jacent, méconnu du métier d’architecte.


Pourtant, depuis les années 1980, la firme italienne Alessi charge de grands noms de l’architecture de dessiner des services complets à thé ou à café. Parfois malhabiles dans leur design, ces ensembles sont de remarquables réductions d’architecture, de véritables démonstrations formelles du savoir faire de leur concepteur. Moins dispendieux et moins baroque que le service de Michael Graves, voici les derniers nés de l’éditeur : des sets de cuillères à café réalisés par Toyo Ito, David Chipperfield, Sanaa et Wiel Arets.


Voir :
http://www.alessi.com

5 juin 2009

Paris sera toujours Paris

Beauté capitale, formes homogènes et immuables, entretien cosmétique ou jeunesse persistante, tels sont les traits les plus caractéristiques de Paris :

1 juin 2009

La politique de la chaise vide

La Galerie de l’architecture présente actuellement une exposition consacrée à Louis Paillard, membre fondateur du groupe Périphériques et de FGP(u) (Ferrier, Paillard Gazeau), think-tank partagé entre la production d’images (marquantes ?) et la promotion de leur propre image de marque.


Citant pèle mêle De Gaulle, Jean Nouvel, une certaine littérature et Umberto Eco, le descriptif de l’exposition trouble par son côté brouillon. L’exposition elle-même, présente un collage mal articulé. De la présence d’une maquette d’un cerf orange, plus absconse qu’énigmatique, à l’absence de textes comme supports de médiation, en passant par le néon d’accueil clignotant, par d’étonnantes maquettes au 1/20ème ou par l’exposition de la matériauthèque de l’agence, il est difficile de trouver une cohérence autre que formelle et scénographique aux projets présentés.

L’énonciation d’une pensée sur l’espace est en effet réduite à l’utilisation de slogans et d’injonctions, à l’exemple du titre de l’exposition : Still alive ! Pour filer la référence du général De Gaulle, précisons que l’abandon d’un mode d’expression peut être une stratégie valable, comme le fut la pratique de la chaise vide entre 1965 et 1966. Néanmoins, force est de constater qu’en suspendant sa participation aux instances européennes, De Gaulle obtint gain de cause. Pas sûr que Louis Paillard et dans champs plus large, la French Touche, en fasse autant aujourd’hui en n’explicitant pas leurs démarches de conception, en se privant de l’écrit.


Voir :
http://www.galerie-architecture.fr
http://www.louispaillard.com
http://www.frenchglobalproject.com
http://www.lafrenchtouch.org